les papiers éphémères
écraser la nature sur le papier est une expérimentation douce et violente. une expérience. une survie. une découverte de teintes, de pressions, de révélations. il y a les plantes qui se donnent, celles qui ne se donnent pas, celles qui virent en merveilles, celles qui s'oxydent et s'effondrent. celles sans surprise, les fades, les ennuyeuses. celles qui réinventent le monde, les généreuses, les lumineuses. éclatement révélé par un geste répétitif et autonome. un même outil. une même pression. un même sens. un même rythme. un même cadre rassurant et naturellement vivant. une émotion écrasée jaillit de la cadence du geste monotone et donne son titre à chaque papier. les titres s'accumulent dans un journal émotionnel tel un poème sans début ni fin. chaque instant a son bocal qui conserve les restes de la cueillette qui ne sont pas jetés par respect pour la nature prélevée. ils sèchent ou compostent, se liquéfient, tournent, sentent, pourrissent, se transforment. témoins du moment. alliance de la nature et du corps.
journal emotionnel 2015-2016 crêtes de Savournon camping au Petits Vaux poussières de glacier de Courmayeur jacuzzi sous la pluie pas de téléphone aujourd'hui le grand huit la petite rentre en wk fruits pourris de nos marches la crise on se calme du champagne après le boulot baisse de sève up and down rencontre des balisiers bouse de corne de vache pots de buis vivants, morts, recyclés sang avant le bal de noel de douarnenez l'autre we don't cross the line observatoire des vautours lâcher-prise trop dur séparation à en crever expo gauguin la fin tu ne m'aimes pas pour ce que je suis je suis tu n'es pas avec moi déception attente fleurs de pommier vas réfléchir dans ta caisse il réfléchit et j'attends la salope est loin du bal la grosse vache est terrassée tu pensais avoir ma peau he ben tu ne l'auras pas ! une page vient de claquer je suis moi je ne doute plus donc je suis si tu veux reconstruire… il va falloir te bouger…. le cul un peu plus ! gagner ou avoir raison ? toucher le fond et remonter ensemble et profusion mon cœur ne sait plus pleurer et ? renaître espoir bleu le corps renaît balade en diois et si je prenais mon temps? peau qui roule n'amasse pas mousse fleurs des champs, fruits pourris et fleurs des villes suis-je cassée ? je suis triste mais je ne sais pas pourquoi quand il ne m'aime plus je suis triste je sais que je suis mais je ne sais plus qui je suis tu me rends la vie plus belle... quand tu m'aimes j'ai le cafard je vais chez Gaétane peur rampante et dégoulinante contre les yeux du ciel et un sourire comme une main sans fin aller chercher le calme au bout du vent peur rampante retour du marché mettre un genou ancien à terre une prière mouillée ma grand-mère en robe bleue et rose les miettes après la tempêtes n'ont pas de battement de cœur suspendue au cadran et sombrer dans mon néant reprendre ses ailes bruyères se cramponnant à la mer je cherche un lieu pour me poser et te retrouver ou te perdre pour mieux me rechercher les larmes au bord des vagues un ressac en haut-le-cœur je suis les pieds dans le vide et vois la mer qui vit avec ou sans le vol du goéland pourrissures meurtrissures les mots partent sur les routes de l'horizon et je reste-là éclatée dans mon silence falaises sorties du ciel en contre-bas vers la mer le gris des vagues calmes à deux seule se séparer sérénité retrouvée mensonges gouffre de tristesse tristesse frustration colère que choisir pour continuer cascade de ressentis on/off livre bataille dans mon corps du coup je ne sais pas qui je suis et mon cœur est perdu le soleil derrière les paupières comme des remparts au souffle du vent autiste qui ne m'emporte plus le ciel gris est sec et les larmes n'en tombent plus je saigne des larmes par tous mes pores et je me dégouline dans une flaque à terre puis m'écoule dans le ruisseau vers nulle part pour ne pas sécher sur place je vois ma vie tomber dans un trou sur le bord j'ai le vertige je t'ai laissé mon cœur d'adolescente et je suis partie par la gate 46 tu m'aimes je t'aime tu t'envoles avec des laisses à la patte je ne me battrai plus pour te retenir je pleure les bras en l'air tu m'a obligée à être bien mieux moins pire seule