terres de femmes
la terre se meurt. asséchée. dans les lacs suisses vidés de leur eau. dans les chemins ravinés des forêts exploitées. sur un bord de mer lessivé par les vents et la pluie. dans la savane déforestée. poussière du désert, argile compacte, limon vaporeux gorgé d'algues en décomposition. mélangée à un lubrifiant féminin, la terre se réhydrate. ma main la caresse, l'étale, la couche, l'écrase, la modèle, la sculpte. le geste glisse. tout en lenteur sensuelle. y laisse des empreintes de mains éternelles. en séchant une fois encore, la terre se craquelle, s'endurcit, résiste, existe. ces paysages abstraits sont des compositions de différentes terres en souffrance. des traces discrètes de mains évoquent les temps paléolithiques où la différence homme et femme n'était pas socialement si affirmée selon les paléo-anthropologues actuelles.